// Vous lisez...

Infos

Remise du prix de la Société académique au château des Ducs

« Savenay, jeune lycée vieux murs » prix d’histoire de la Société académique de Nantes

Le Prix d’histoire de la Société Académique de Nantes et de Loire Atlantique a été remis le 28 mars à Nantes aux cinq coauteurs du livre « Savenay : jeune lycée vieux murs », publié en 2012 par l’AHLS, association d’histoire du lycée de Savenay.

Se déroulant dans le cadre prestigieux du salon du harnachement du château des Ducs de Bretagne, la cérémonie était présidée par Gilberte Martineau, présidente de la société académique.

Présentant l’ouvrage, au nom du jury académique, Serge Plat a souligné qu’il peut être « fier de son choix » pour « un livre d’une richesse incomparable », en le situant dans la tradition d’Alfred Gernoux (1892-1973) et Émilienne Leroux (1918-1992).

Le prix d’histoire 2012 a été remis par Jean-Louis Jossic, adjoint à la culture au maire de Nantes - par ailleurs membre fondateur du groupe Tri Yann - qui a souligné qu’il fut lui-même un temps enseignant d’histoire au collège Saint Joseph de Savenay.

Les prix de poésie ont également été remis à leurs auteurs, ce qui fut l’occasion, toutes générations mêlées, d’un mini récital de poésie.

Le prix d’histoire locale est également revenu au livre « Le Brivet au cœur de la ville », de l’association d’histoire locale de Pontchâteau, présidée par Lucette Blanchard.

La présentation de Serge Plat, historien nantais

J’ai le redoutable honneur de vous présenter cet ouvrage.

Tout d’abord bravo aux co-auteurs issus de l’Association d’Histoire du Lycée de Savenay : ils sont cinq, une femme Odette et quatre hommes : Ronan, Jean-Yves, Yannick et Paul. Avec ce nombre impair on comprend mieux qu’ils n’aient pas respecté la parité. Trêve de plaisanterie, que dire sur cet ouvrage d’une richesse incomparable qu’il n’ait déjà été dit depuis sa parution, ne pas être répétitif ne va pas être chose facile.



Le travail réalisé par cette équipe pour nous présenter Jeune lycée, vieux murs, reflète bien les statuts notre ancestrale Société Académique de 1798 et je pense que nos glorieux aïeuls tels Emilienne Leroux et Alfred Gernoux, pour ne citer qu’eux, seraient fiers de notre choix. En effet, dans quelques décennies et plus, (rêvons un peu) ; si des chercheurs se penchent sur l’école de la République, ils trouveront dans cet ouvrage, un pan non négligeable de l’histoire de celles et de ceux qui ont tout donné pour transmettre à notre jeunesse : savoir et éducation.

Dans sa préface Alain Croix recommande de lire ce livre à partir du jeune Lycée, je l’ai fait et les auteurs de cette partie contemporaine de 1976 à 2012, Jean-Yves et Ronan, nous imprègnent du système éducatif de notre monde moderne en perpétuel mouvement et à la recherche d’une stabilité qui tarde à venir.

Après avoir lu cette partie plus contemporaine, j’ai repris ma lecture au début du livre, j’ai remonté le temps, ainsi j’ai pu apprécier la formation pédagogique des «  Hussards Noirs de la République  » et la rentrée des classes de 1872.

Tout en suivant l’évolution de la construction de «  la vieille boite ». Deux aspects bien distincts nous sont contés : l’histoire des bâtiments et de ceux qui travaillent à l’intérieur de ces murs : les équipes pédagogique, les élèves et le personnel d’entretien qui, au fil du temps, vivent dans des locaux devenus vétustes, voire insalubre, comme en 1960.

Les auteurs nous racontent avec amour les doutes et les incertitudes des Directeurs qui doivent faire face aux détracteurs et opposants tout en dirigeant l’école. Mais à force de travail et d’opiniâtreté, tous, élèves comme professeurs ont un sentiment d’appartenance à la maison normalienne. Ils écrivent et l’esprit de promotion. Le sport, la musique ne sont pas non plus oubliés et l’on sent dans cette E.N que toutes et tous ont une haute idée d’être « normalien ». Une place importante est offerte aux Directeurs comme Alexandre Tanqueray qui va diriger pendant plus de 20 ans l’E.P.S. et le Collège Moderne de 1912 à 1933, il a comme ses collègues défendu de son mieux cette institution.

Tout au long de ce livre on suit avec intérêt la vie de ces jeunes hommes et plus tard ces jeunes filles pour qui le savoir se devait d’être perpétué de génération en génération, ils en étaient l’essence même, toutes et tous avaient la cheville pédagogique rivée au corps.

Vous retrouverez au fil de votre lecture ces sensations que les auteurs ont su dépeindre. Être Normalien était une image de marque la preuve de votre capacité à transmettre le savoir, une sorte de respect et dans ce livre on a l’impression que les murs de cette école suintent de cet esprit où le bon vivre n’est pas absent. Pourtant à regarder les photos anciennes quelle austère construction, mais celle-ci ne permettaient-elle pas la concentration nécessaire aux tâches qui attendaient les promus ?

Bravo aussi à toutes celles et à tous ceux qui ont cru dans ce travail de recherche, ce n’est pas seulement un pan de l’histoire scolaire du département et de la ville de Savenay qui nous est proposé, non, cet ouvrage nous invite à lire entre les lignes, il nous interroge sur l’avenir de nos enfants et de ceux qui sont chargés de transmettre le savoir : les professeurs des écoles.

Comme tout métier il doit s’apprendre et cette école normale de Savenay en était le symbole. Les bâtiments et cet ouvrage sont encore là pour nous le rappeler. C’est une interrogation sur l’éducation future de nos enfants, dans un monde en perpétuel mouvement. Les pages de ce document semblent nous dire, retournez-vous : « le patrimoine scolaire comme inspiration de l’éducation contemporaine ».

Bravo encore aux auteurs qui ont travaillé d’arrache-pied et avec amour, ils nous rappellent que nos anciens ont encore là pour nous apprendre que sans racine un arbre ne pousse pas.

Merci de votre écoute.

Commentaires

Pas de Message - Forum fermé