INTRODUCTION : DE L’E.P.S. AU COLLEGE MODERNE
Pour comprendre l’histoire du lycée entre 1934 et 1945, un bref rappel sur l’organisation de l’enseignement à cette époque est indispensable.
Dans son « Histoire de Nantes »(1) , E. LEROUX le décrit ainsi : « Au niveau secondaire, l’enseignement est soigneusement cloisonné (…) Les établissements publics dispensent, à la fin du primaire, d’une part, un enseignement classique donné par les lycées et débouchant sur le baccalauréat, d’autre part, l’enseignement sans grec ni latin des Ecoles Primaires Supérieures, conduisant au brevet élémentaire, au concours des Ecoles Normales d’Instituteurs et à différents concours administratifs ». Et il ajoute : « chacun à ses marques et chacun dans son couloir ! Le vieil héritage humaniste est transmis héréditairement aux enfants des couches sociales favorisées (l’enseignement dans les lycées est payant).Ils se retrouvent ainsi plus sûrement aux leviers de commande, sans que viennent les concurrencer (ou si rarement) les bons élèves des couches populaires, auxquels s’ouvrent seulement, sauf exception, les carrières des cadres moyens ».
Les instituteurs sortant du primaire se trouvent alors presque aussi éloignés des professeurs du secondaire que peut l’être, parallèlement, les élèves de « deux mondes distincts ». La grande masse des jeunes français font donc leurs études dans le primaire, puis, pour un petit nombre, dans le primaire supérieur, avec des maîtres qui en sont eux-mêmes, pour la plupart, issus. La première poussée de démocratisation de l’enseignement public se fait dans ces conditions.
Dans l’avant-guerre, le Front Populaire décide, en août 1936, la prolongation de la scolarité obligatoire de 13 ans à 14 ans.
Pendant la guerre et l’Occupation, le régime de Vichy s’efforce, quant à lui, d’extirper « l’esprit de l’école primaire » de l’enseignement secondaire et, avant tout, d’y mettre un frein à l’action considérée comme « déloyale et dangereuse » des instituteurs. C’est pourquoi, Jérôme CARCOPINO, secrétaire d’Etat à l’Education Nationale du gouvernement DARLAN, fait adopter, dans ce but, la loi du 15 août 1941, supprimant le deuxième cycle du primaire supérieur, incarné par les E.P.S., qui est, dès lors, purement et simplement absorbé par l’enseignement secondaire. Cette loi de réforme de l’enseignement secondaire entre en application à compter de la rentrée d’octobre 1942.
C’est ainsi que Savenay voit son Ecole Primaire Supérieure transformée en Collège Moderne et se trouve donc doté, en pleine Occupation et sans qu’on en mesure immédiatement toutes les conséquences, d’un établissement enseignement secondaire.
(1) « Histoire d’une ville et de ses habitants : Nantes de 1914 à 1939 » (p.197-198), E. LEROUX, Ed. A.C.L., Nantes 1985.
POUVAIT-on aller jusqu’au baccalaureat lorsqu’on était
rentré en 1942 en 6ème à l"E.P.S.
Ma femme ne veut pas ecrire un petit commentaire sur un site internet. Du coup elle tenais a faire remarquer par ce commentaire qu’elle est contente de la qualite de ce blog.